• BP doit faire face à une nouvelle fuite d'hydrocarbures en Alaska

    Le géant britannique n'a décidément pas son pareil pour se faire haïr. Un peu plus d'un an après l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon, à l'origine de l'apocalypse environnementale que l'on sait dans le Golfe du Mexique, c'est cette fois en Alaska - un Etat où il accumule les déboires depuis quelques mois - que BP s'est tristement distingué. L'entreprise a officialisé hier une fuite sur son gisement pétrolier onshore de Lisburne, lequel produit chaque jour l'équivalent de 30 000 barils et était fermé depuis le 18 juin dernier pour maintenance. Ironie du sort : c'est justement durant un test qu'un de ses pipelines s'est rompu samedi dernier, déversant une mixture de méthanol et d'eau mélangée à des hydrocarbures.

    Selon le Département de conservation de l'environnement de l'Alaska, entre 7 950 et 15 900 litres de ce liquide polluant se seraient déjà répandus sur près de 461 mètres carrés de graviers et, plus grave, sur environ 190 mètres carrés de toundra humide et aquatique. Un écoulement qui aux dires de Tom DeRuyter, un responsable du département dépêché sur place, ne serait pas sans conséquence pour la végétation : « vous avez des plantes jeunes en pleine croissance ici, qui sont très sensibles aux polluants ».

    A ce titre, la priorité selon lui est de contenir et de nettoyer cette fuite, avant même de chercher à connaître l'origine de cette pollution. Le groupe pétrolier souscrira-t-il aux allégations de M. DeRuyter ? Il va en tout cas de Charybde en Scylla en Alaska.

    Il y a deux ans, une fissure dans un autre oléoduc qui dessert son gisement de Lisburne avait en effet provoqué le déversement d'environ 174 000 litres d'hydrocarbures. Il y a quelques semaines, BP a en outre dû s'acquitter d'une amende de 25 millions de dollars (près de 17,7 millions d'euros) à la suite d'un important écoulement de pétrole dans l'Alaska North Slope en 2006.

    Ce dernier accident devrait lui aussi valoir à la multinationale britannique le versement d'indemnités conséquentes. La dette écologique de BP à l'égard des Etats-Unis, pays où elle réalise près de 40% de son chiffre d'affaires, ne cesse d'augmenter. Déjà inquantifiable, elle est devenue insupportable.  

      

    SOURCE

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