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    TOKYO (AFP) - Le chef de l'Agence de internationale de l'énergie atomique a déclaré mardi que la production électrique d'origine nucléaire allait continuer de croître dans le monde, malgré l'accident survenu en mars à la centrale de Fukushima au Japon.

    "Il est certain que le nombre de réacteurs nucléaires va encore augmenter, même si le rythme ne sera pas aussi rapide qu'avant", a assuré Yukiya Amano.

    Le directeur général de l'AIEA a fait cette déclaration à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre nippon, Naoto Kan, qui plaide pour une élimination progressive des centrales nucléaires au Japon, où le risque sismique est très élevé.

    "Certains pays, dont l'Allemagne, ont revu leur politique en matière d'énergie nucléaire, mais de nombreux autres pensent qu'ils ont besoin des réacteurs nucléaires, notamment pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique", a argué M. Amano. "Par conséquent, il est important avant tout de garantir la sécurité des installations nucléaires".

    M. Amano, qui a visité lundi Fukushima et rencontré les victimes de la contamination radioactive émanant du site, a assuré à M. Kan que l'AIEA aiderait le pays à maîtriser l'accident. "J'ai dit au Premier ministre que l'AIEA peut aider le Japon, car nous avons les connaissances et l'expérience requises pour la décontamination et la gestion du combustible nucléaire fondu ou usé".

    Quatre des six réacteurs de la centrale Fukushima Daiichi ont été gravement endommagés le 11 mars par le séisme et le tsunami qui ont dévasté la région du Tohoku, provoquant le pire accident nucléaire depuis Tchernobyl en 1986.

    Quelque 36 réacteurs sur les 54 que compte le Japon sont actuellement stoppés à cause de séismes ou parce qu'ils n'ont pas été réactivés après une maintenance de routine, par précaution.

    Favorable à une réduction progressive du nucléaire, M. Kan a imposé des tests de résistance aux catastrophes naturelles et autres risques avant toute relance.

    "Je pense qu'il est sage que le pays vérifie la sûreté de ses centrales nucléaires après l'accident de Fukushima Daiichi", a reconnu M. Amano. "Ce serait en outre une bonne chose que l'AIEA puisse passer en revue ces inspections au niveau international".

    En juin, l'AIEA avait critiqué la réaction du Japon après l'accident de Fukushima, pour n'avoir pas mis en oeuvre la convention d'assistance prévue par l'agence en cas d'accident.

      

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